Mai 2008 - Numéro 49. Bimestriel. Ne paraît pas en juillet et août.
Périodique de l'Université de Houte-si-Plou, ASBL.
Mai 68, c'est d'abord un rêve, une utopie.
Celui d'une société libre, où l'individu peut (veut) jouir sans entrave, où l'on ne peut rien s'interdire. Celui d'une société égalitaire, où aucun pays n'a de leçon à donner à d'autres, où il n'y a plus ni maître ni élèves, ni parents ni enfants, ni dieu ni église, sans hiérarchie, sans racisme, ni ethno-centrisme. Celui d'une société fraternelle. Et tout çà sous le son des guitares, dans la fluidité étrange de la poésie surréaliste, jouissive et positive, dans l'exubérance de la révolution sexuelle, dans la certitude extatique que tout est possible.
Mai 68 voulait changer le monde en changeant la vision du monde. C'est le surgissement soudain d'un désordre juste. Et dieu dans tout çà? Pouvait-il garder l'église au milieu du village? La réponse (quelle réponse?) de l'église était-elle meilleure que celle des pouvoirs publics? La fantastique aspiration de la jeunesse à « autre chose » pouvait-elle s'accommoder de la rigidité (l'immobilisme? L'incompréhension?) des serviteurs de dieu? Dieu ne comprenait-il donc rien? Mai 68 a-t-il cassé l'image de dieu?
Robert Briquet, Président (d'après Jean-Claude VANTROYEN)