Mars 2010 - Numéro 56. Bimestriel. Ne paraît pas en juillet et août.
Périodique de l'Université de Houte-si-Plou, ASBL.
L'écologie, une nouvelle religion ? Selon l'économiste Alexandre DELAIGUE l'écologie est devenue une nouvelle religion, fortement marquée par l'irrationnel ; elle se focalise “sur l'accessoire et les rituels, au détriment de la recherche de solutions pragmatiques aux problèmes”. Dans ce paysage, Nicolas HULOT apparaît comme l'un des prédicateurs les plus accomplis de cette religion des temps modernes. Peu ont comme lui exalté le mythe de la terre comme paradis perdu, dans lequel des hommes vivaient en harmonie avant que leur méchanceté ne les en chasse. Peu ont comme lui présenté l'avenir comme une catastrophe inéluctable pour peu que l'homme ne s'amende et se convertisse à l'austérité. La naissance de l'écologie Lorsque la vie ne peut plus s'appréhender par-delà les sens, lorsque la transcendance n'est plus qu'une voie horizontale de décortication mentale et d'analyse, lorsque la science des anciens s'engloutit dans l'adoration de la matière, lorsque l'homme a remplacé les dieux, lorsque les planètes des mystères se muent en des cailloux où se mélangent les éléments et lorsque les feux de l'esprit se coupent de l'âme, et que l'âme est identifiée à la matière, alors naît l'écologie. Eco signifie habitat au sens large du terme, pouvant s'étendre à l'environnement et aux ressources. « Logos » signifie le discours, l'étude, la connaissance. L'écologie est donc le discours sur l'habitat, devenu le plan d'exploitation maximal des ressources de la terre en tant que marchandise matérielle. Science, à l'origine, l'écologie s'est enrichie d'artifices au point de devenir l'écologisme… et d'instiller le sentiment de culpabilité dans tous nos actes quotidiens. Dieu, gourous, disciples, rites, contritions, hérétiques, limites… L'écologie a son Dieu, un Dieu aux multiples noms : Mère Nature, Préservation des Générations Futures, Environnement… Tous ont en commun de se référer à des abstractions et rarement au quotidien de ceux qui vivent bien réellement. L'écologie a ses gourous : COHN-BENDIT, Nicolas HULOT ou encore Jean-Marc NOLLET. Ces gourous guident les foules polluantes vers le chemin sacré de l'environnementalisme branché, répétant inlassablement les mêmes phrases "la voiture c'est le mal, le vélo c'est le bien", "le nucléaire c'est le mal, les éoliennes c'est le bien. L'écologie a ses disciples : « soixante-huitards » et bobos à l'affût de nouvelles tendances. L'écologie a ses rites. Tri sélectif à trois poubelles dans la cuisine, et tant pis pour ceux qui n'ont pas trouvé mieux qu'un studio. Economie d'eau à tous les étages et tant pis s'il n'y a pas de pipe-line pour envoyer le précieux liquide au Sahel. L'écologie prône la contrition. Pas encore convertis aux couches en tissu et aux "chiottes à copeaux" ? Pauvres mécréants ! Il ne vous reste qu'à battre votre coulpe. "Terre Mère aujourd'hui j'ai péché, j'ai pris ma voiture pour aller travailler ! L'écologie a ses hérétiques. Ceux qui pensent sottement que la préservation de l'environnement passe par des actions contre les grands groupes industriels et pas par une taxe sur ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de rouler. Ces immondes salauds sont traités d'égoïstes insouciants des générations futures. L'écologie a ses limites. Tout bon croyant doit se prosterner devant les films de Yann ARTHUS-BERTRAND et ne surtout pas penser à tout le kérosène L'écologie est-elle devenue une nouvelle religion ? Oui, mais pourtant, et s'ils avaient quand même raison ?
Robert Briquet, Président