Mars 2016 - Numéro 79. Bimestriel. Ne paraît pas en juillet et août.
Périodique de l'Université de Houte-si-Plou, ASBL.
Le billet du président
Les femmes subissent des discriminations dues à leur sexe dans leur vie sociale et économique. C'est un lieu commun. A peu près tout le monde en est convaincu ou au moins le constate ou l'admet. Ce qui n'entraîne pas nécessairement les ajustements nécessaires de la part des employeurs ni de la population en général !
Les femmes occupent moins de postes à responsabilités que les hommes, aussi bien dans les entreprises privées que dans les administrations. Il y a moins de femmes que d'hommes en politique, malgré les quotas, sauf dans les tâches subalternes. Contrairement à ce que la loi prescrit, à travail égal, elles gagnent, en moyenne, moins que leurs collègues masculins, sauf dans la fonction publique.
La carrière d'une femme est en général moins longue que celle d'un homme (maternité, enfants malades, éducation de ceux-ci, parents âgés à garder...) avec les répercussions prévisibles sur le montant de leur pension.
Une femme au travail doit davantage et plus souvent démontrer sa valeur qu'un homme pour garder son poste ou progresser dans la hiérarchie de son entreprise.
Les discriminations dues au sexe, s'ajoutant à d'autres comme la couleur de peau, l'âge, les convictions religieuses et philosophiques, l'orientation sexuelle, la santé, le handicap, l'aspect physique, rendent l'accès au marché du travail ou le maintien de son emploi encore plus pénibles pour une moitié de la population.
Pourtant le travail est la voie d'émancipation la plus complète et la plus durable, aussi bien pour un homme que pour une femme, dans la recherche d'une insertion la plus harmonieuse possible dans le tissu social. La Journée internationale des femmes (le 8 mars) est évidemment une occasion pour se préoccuper de cet aspect clivant de nos sociétés. Mais cependant on ne saurait se contenter de n'y penser qu'une fois par an ! Et de s'accorder ainsi trop facilement bonne conscience ! Au-delà des constats, comment progresser sur la voie d'une plus grande égalité femme-homme ? Plus de démocratie à tous niveaux, dans la famille, au travail, dans la vie sociale ? Plus de solidarité entre les individus et entre les groupes ? Plus de créativité tous azimuts pour éviter les ornières de la routine répétitive de la vie sociale ? Plus d'imagination ? Moins de consumérisme ? Nous avons réuni quatre femmes qui ont « réussi » pour exposer leur point de vue, leurs motivations, leurs parcours, en débattre entre elles et avec vous et alimenter vos réflexions... Et pourquoi pas votre action ?
Robert BRIQUET