Mai 2017 - Numéro 83. Bimestriel. Ne paraît pas en juillet et août.
Périodique de l'Université de Houte-si-Plou, ASBL.
Le billet du président
« Le revenu universel. Bonne idée ? Vraie fausse bonne idée ? Utopie ? Remède miracle ? »
Revenu de base, allocation universelle ou revenu citoyen, d’autres noms encore sont donnés à ce concept apparemment neuf. Mais qui a déjà connu des tentatives de percée le siècle dernier, aux États-Unis par exemple.
Et plus récemment en Finlande qui tente une expérience à petite échelle ou en Suisse qui en a refusé l’application.
Et dans d’autres pays encore, en Iran comme en France où le débat fait rage.
Mais d’abord c’est quoi l’idée de revenu universel ?
Donner une somme d’argent à tout la monde, jeunes et retraités, hommes et femmes, travailleurs et sans-emploi, mariés et célibataires, malades et en bonne santé... Sans contrepartie; tout le monde y a droit. Avec des nuances, car parmi les défenseurs de ce projet, on trouvera des partisans d’adaptations diverses: une certaine progressivité, pas en-dessous de 18 ans, pas pour les revenus supérieurs…
Et qu’arrive-t-il à ceux qui bénéficient déjà de revenus de remplacement : chômage, pension, indemnités de maladie, allocations jeunes? Ces revenus sont-ils destinés à disparaître ?
Autre question fondamentale, quel est le but de ceux qui soutiennent le revenu universel ?
Parmi les arguments avancés, on trouve la volonté d’effacer les inégalités entres les citoyens et donc d’éradiquer la pauvreté et de prévenir l’exclusion puisque chacun disposerait d’un minimum vital, avec sans doute aussi l’espoir pervers des tenants de la libre entreprise de relancer la consommation, donc le commerce et les affaires.
Résoudre les problèmes socio-économiques de nos sociétés est aussi régulièrement mis en avant.
Autre vertu du revenu universel, il favoriserait la solidarité en permettant de valoriser certaines activités et professions qui créent une valeur non marchande, tels que le bénévolat, les activités artistiques, culturelles ou caritatives, et inciterait les initiatives personnelles dans ces domaines.
Une certaine simplification administrative (et donc moins de fonctionnaires) est attendue de la mise en place du revenu universel.
Mais cela revient-il à payer les gens pour ne rien faire, avancent les détracteurs.
De toutes façons il n’y aura plus de travail pour tout le monde avec l’avancée foudroyante du numérique, répondent les autres.
Que du positif donc ?
Problème : quel en serait le coût ? Qui paierait ? En Belgique, selon certains, cela représenterait un coût d'environ... 100 milliards d'euros pour l’État.
Et quel en serait le montant : 250 €, 600 €, plus encore ou des clopinettes ?
Enfin, qui y est favorable ? Là, c’est encore moins clair ! Plus de clivage gauche-droite. On trouve des partisans, des détracteurs et des « sans opinion » dans tous les partis.
Et vous qu’en pensez-vous ? Venez donner votre avis.
Robert BRIQUET