Mai 2019 - Numéro 90. Bimestriel. Ne paraît pas en juillet et août.
Périodique de l'Université de Houte-si-Plou, ASBL.
Le billet du recteur
En Belgique (chiffres de 2011), le seuil de pauvreté pour un isolé équivaut à un revenu mensuel net de 1.000 €. Pour un ménage de deux adultes et deux enfants, ce seuil est de 2.100 € nets. Sur la base du seuil de pauvreté, le taux de pauvreté en Belgique est de 15,3%. 63% des pauvres vivent soit à Bruxelles et en Wallonie ; 37 % vivent en Flandre. Déprivations ! 38% des wallons ne peuvent pas faire face à une dépense imprévue. Cette impossibilité de construire une épargne minimale comme filet de sécurité en cas d’accident de la vie, fragilise la capacité de rencontrer les besoins familiaux de base et de se projeter dans la vie. Si on se concentre sur des items de base, comme le fait de pouvoir chauffer son logement ou de manger des protéines tous les deux jours, ces déprivations concernent respectivement 10 et 6% des Wallons.
Enfants et familles monoparentales plus fragilisés
En Belgique, les enfants sont proportionnellement plus nombreux à être pauvres/déprivés que le reste de la population : près d’un enfant sur quatre vis sous le seuil de pauvreté. Les dégâts faits par la pauvreté dans l’enfance diminuent les chances d’y échapper une fois adulte. « La pauvreté est bien plus qu’un manque de revenus ; elle touche les êtres humains – en particulier les enfants – dans tous les aspects de leur vie : une mauvaise alimentation, une santé fragilisée, un sentiment de honte et d’infériorité. »
UNICEF Belgique
Le travail ne protège pas toujours contre la pauvreté Un emploi ne suffit pas toujours à éviter la pauvreté, que ce soit pour des raisons de qualité de l’emploi (bas salaire, temps partiel, contrat précaire et/ou faible qualification).
La protection sociale en question
Les transferts sociaux réduisent de moitié le taux de pauvreté. Malgré cela, de nombreux allocataires sociaux souffrent de pauvreté et de déprivation matérielle, la plupart des montants minima versés aux allocataires se situant sous le seuil de pauvreté. L’ensemble de ces constats montre l’importance d’une action politique à long terme qui tient compte de l’aspect multidimensionnel de la pauvreté. Si l’Etat fédéral conserve bon nombre de compétences déterminant le niveau de revenu des personnes, toutes les politiques d’emploi, d’enseignement, de santé, d’intégration des personnes handicapées sont les responsabilités des entités fédérées. A quelques jours des élections du 26 mai (régionale, fédérale et européenne), l’Université de Houte-si-Plou vous invite à réfléchir à l’importance d’une action politique transversale à long terme. Christine MAHY, responsable du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, apporte son analyse et son expertise pour éclairer notre savoir et nos choix politiques.
Benoît HONS